dimanche 15 juin 2008

BREÏTOU SE SOUVIENT, ALBERT ECRIT.........





SCENES D 'AUTREFOIS DE MON PAYS


Certains objets d'époque, oubliés aujourd'hui, faisaient partie du décor dans nos anciennes chaumières.
Du 'Sakhane'*, de la 'batania de Gafsa'**, 'La Liffa ou Halfé'***, au canoun**** en passant par la gargoulette et son halleb*****, il y a la Hssira.
Le Sakhane a disparu, le canoun et suivants sont encore d'actualité chez nous là bas au pays du soleil.
Le canoun sert toujours comme encensoir (brule parfums, encens)lors des fêtes , hénnè, circoncision etc....
Je veux parler surtout de la hssira, cette natte d'une surface raisonnable, faite brins de jonc tressés de divers coloris représentant de jolies scènes ou des symboles.

Un célèbre café à SIDI BOU SAID porte l'enseigne 'CAFE DES NATTES
La plupart des mosquées en sont pourvues.
Elle était la rassembleuse des membres de famille surtout en été, dans les patios SKIFFAS, où tout un chacun venait, soit en solitaire soit en groupe, à son tour se prélasser et palabrer, dos au mur, pour gouter avec dilettante aux saveurs d'un bon café turc ou d'un exquis thé à la menthe. Ou tout simplement s'allonger pour gouter aux charmes d'un sommeil réparateur.
La gargoulette et son halleb n'étaient pas loin.
Elle était respectée parce que le maitre de maison ne foulait jamais ce 'tatamis tunisien' avec ses chaussures. Le port des chaussettes étaient de rigueur. La jelabba blanche rehaussait aussi prestige. Je serais tenté de parler de cérémonial.
Je me souviens de mon papa qui, lorsque le soleil déclinait, étaler devant le seuil de notre ancienne maison à la Rue du Limousin, une grande hssira. Après avoir bien sur, arrosé comme il se doit, la partie du trottoir attenant à notre maison. Et cela dans le but avéré de stabiliser la poussière que le vent pourrait soulever. Et de rafraichir le macadam fumant.
Ensuite, il s'entourait de quelques pots de Feyèle( rue) ou de Basilic. Il portait aussi sur son chef, une belle chéchia rouge, ce qui lui donnait un air de notable. La 'chicha' n'allait pas tarder à suivre. Il y mettait un soin particulier dans son assise.
Chaussé de babouches tunes, le bouquet de jasmin à la main, il prenait place sur un pouf pour apprécier ce THE ON THE CLOCK à la manière des anciens. Et nous n'étions pas loin, nous jeunes adolescents qui respections son kif.
Les voisins s'invitaient souvent aussi autour de cette petite table basse en ces belles fins de journées d'été de mon pays.

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