Adieu le «Prince de la Hafsia»
Un grand sportif de l'aube de l'Indépendance vient de nous quitter, laissant un immense chagrin au fond de chacun de ceux qui l'ont connu, sans pour autant nous faire oublier la carrière du boxeur de talent qu'il a été. L'ami sincère, le bon vivant serein, était d'une modestie désarmante. C'était toute une épopée qui a démarré au début de l'année 1956, à l'aube de l'Indépendance, aux côtés de ses compères, Sadok Omrane, feu Mohamed Ben Mohamed, Hattab Lahrizi, Habib Hafnaoui, Ahmed et son frère Lakhdar Lamine, Bouaziz, Ezzeddine Karoui, Félix Brami, Rezgui et Taher Guizani, Hamadi Ben Ali, Abdelmajid Ben Krid, Maâtoug Kheirallah, Mustapha Tarzan, Rubinot, Gianni Trapani, Fargeon, Nourreddine Dziri, Béchir Manoubi, Hédi Othmane, Hamadi Lahbib, Paul Cosentino, Moncef Zaïani, Habib Galhia, Hédi Djmel, Abdelwaheb Ayari et la liste est encore longue.
Il s'agit du regretté SimoN BELLAICHE, décédé le 13 juillet suite à une longue maladie (Parkinson) à l'âge de 70 ans.
Simon a débuté dans la boxe en 1956 à la salle de Joé Guez, à deux pas du local du journal La Presse à Tunis.
En 1959, il est médaillé aux Jeux panarabes à Beyrouth et devient parallèlement champion de Tunisie (poids coq). En 1960, il conserve son leadership dans la même catégorie. En 1961, il devient champion de Tunisie amateurs dans la catégorie des plumes.La même année, il décroche le titre de la coupe de l'Equipe de Paris offert au meilleur styliste. Au palmarès de Simon Belaïche, 102 combats, 97 victoires, 2 défaites et 3 matches nuls.
Lundi 28 juin 2010, l'ambassade de Tunisie en France a organisé, au siège de l'Unesco, une rencontre littéraire et sportive autour du livre hommage de Désirée Haddad Belaïche dédié à son mari, le boxeur tunisien Simon Belaïche, qui retrace fidèlement le «destin d'un champion, fier de représenter le drapeau tunisien, et qui a voué toute sa vie à son pays avec une reconnaissance incommensurable».
Devant un public de passionnés du noble art, Désirée Belaïche a passé en revue avec beaucoup d'émotion le parcours du champion hors normes, connu pour sa générosité et son sens du partage.
Dans ce même livre, sa fille unique Valérie a tenu à remercier son père, «le Prince de la Hafsia», pour lui avoir inculqué des valeurs comme la richesse de la différence, l'importance de la transmission de la mémoire ou encore le respect des racines ancestrales.
Le regretté Simon Belaïche, après une carrière bien entamée en Tunisie et en France en tant que boxeur, a marqué de son empreinte la boxe tunisienne avec son sublime style. Tahar Belhassen disait de lui : «Simon est un boxeur complet, il a de la classe, sur le ring, il est courageux, c'est un fonceur.â-àIl était toujours fier d'appartenir à son pays natal, la Tunisie».
Adieu l'ami Simon, que ton âme repose en paix!
Farouk Dahmani
15 Juillet 2011
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