samedi 13 décembre 2008

ELLE AVAIT LA VOIX DE SON TERROIR ET TOUTE UNE HISTOIRE


SALIHA, UNE VOIX disparue il y a cinquante ans.

.La plus belle voix féminine bédouine qu’a connue la Tunisie et qui s’est éteinte il y a cinquante ans, le 26 Novembre 1958. c’était Saliha. Saliha qui exprimait d'une manière sublime la voix du terroir où elle était née .Cette voix puissante, pleine de mélancolie a marqué le public mélomane tunisien. En effet, Saliha fait partie intégrante de l’histoire de la chanson tunisienne et illustre l’expression d’une volonté nationale avide d’une renaissance et d’une authenticité .

Saliha illustre cet élan culturel et identitaire . Son timbre de voix unique en son genre, séduit autant les ruraux que les citadins.

Salouha Bent Brahim Ben Abdelhafidh était née à Neber en 1914. Son père issu d’une famille algérienne originaire de Souk Ahras. Sa mère Mbarka Bent Amara Rezgui est tunisienne. Elle avait une sœur aînée, Aljia.
Du kef, elle s’était installée à Mateur ,ensuite à Tunis à la maison de M’hamed Bey(à Kherrédine), frère de Moncef Bacha Bey. Au divorce de ses parents elle resta avec sa mère, alors que sa sœur Aljia rejoignit son père.
La mère de Saliha travaillait au palais de M’hamed Bey et Saliha y trouva le terrain idéal pour apprendre le chant, dont essentiellement la chanson d’Oum Kalthoum Ifrah ya albi (sois heureux, mon cœur !) .Elle rejoignit ensuite Badria une chanteuse connue à ces moments là , rue du Pacha, elle chantait en faisant les tâches ménagères et se fit remarquer par la chanson de Hassiba Rochdy « Billahi ya Ahmed ya khouya ». Hassouna Ben Ammar, un avocat féru des arts, qui était de passage devant la maison de Badria fut sidéré par cette interprétation et ne réussit pas à mettre la main sur celle qui l’interprétait..
A l’inauguration de la Radio tunisienne en 1938, Saliha qui avait 24 ans, chanta à l’occasion au théâtre municipal devant un public ravi et qui découvrait cette voix d’or.
Le directeur de la Rachidia, Mustapha Sfar, assistait à ce concert.
Saliha se produisit alors au sein de la Rachidia. Elle fut engagée et le Cheikh des artistes Khémaïes Tarnane la prit sous son aile, ainsi que Mohamed Triki.

Sa première chanson a été « La inti bil wasl thanini », écrite par le poète de la jeunesse Mahmoud Bourguiba et composée par Mohamed Triki, puis elle interpréta « Loukan taaraf baadek illi jrali » (Si tu savais ce qui m’arriva après toi) écrite par Mahmoud Bourguiba et composée par Khémaïes Tarnane. Elle interpréta les paroles de Mohamed Marzouki et la musique de Mohamed Triki « Ouyoun soud makhoulin »(Des yeux noirs).Elle chanta aussi « Khali badalni, Mridh féni, Freg ghzali, Ya khali salem. » C’est à la Rachidia que Saliha doit sa célébrité, c’est là qu’elle s’est effectivement formée et appris la beauté et la rigueur de la musique tunisienne

Le patrimoine musical tunisien possède un trésor : le répertoire de Saliha, la Diva de la chanson tunisienne .


Aucun commentaire: