mercredi 22 septembre 2010

SOUCCOT, chékkè en judéotunisien, fête des cabanes en français.


L’une des fêtes de la joie. C’est aussi la période de réjouissement dans la religion hébraïque.. La fête de Souccot débute le 15 du mois juif de Tichri (octobre) et dure sept jours. Elle est immédiatement suivie par la fête de Chemini Atseret.

C’est en souvenir de la sortie d’Egypte et la protection de l’Eternel pendant quarante ans des enfants d’Israël. Et ce jusqu’à leur arrivée en terre promise.

Les hébreux en cette époque durent construire des cabanes dans le désert et c’est pour se remémorer cette période que l’on construit des souccots.

Les hébreux furent protégés par D… pendant leur marche dans le désert et cela se manifestait la nuit par des colonnes de feu (pour éloigner les animaux et les intrus), et des nuées le jour.. Ils avaient foi en D… étaient confiants et le fait d’habiter dans des cabanes de branches de bois, de feuillages , c'était afin de démontrer leur adhésion totale. Il est précisé que l’on doive prendre ses repas dans la cabane sauf si des intempéries rendent la tâche difficile, car il ne faut pas oublier le caractère festif de cette fête. Souccot doit être entouré de réjouissances.

En Tunisie l’espace, le soleil, tout se prêtait à la construction des cabanes. Elles étaient spacieuses, garnies de branches de palmiers autour , de tissus de soierie orientale, on les meublait avec un banc, une table grande, des chaises, on la garnissait de grenades qui pendouillaient du plafond de la soucca, de coings , de piments frais rouges. Des odeurs de fruits, des relents de cuisine tunisienne me reviennent....

Une grande cour bleue peinte à la chaux, une belle et grande soucca que mon père Mardochée(z.l) montait avec mes frères. Ma mère Alice (z.l) ’affairait dans la cuisine pour préparer tous ses mets délicieux, dont raffolaient la famille et les amis. La porte de notre maison arabe ouverte en permanence laisser passer les oncles cousins cousines, amis, voisins. ET ma mère qui faisait des allers retours , vêtue de son peignoir "zanana" vert à pois blancs long garni d'un volant au bout qui lui seyait à merveille, ses longs cheveux noirs aux épaules, ses yeux mordorés entourés de kohl soulignait sa grande beauté. De la cuisine inondée de soleil, et s'adressait aux invités de passage" goûtes la confiture de grenades en tendant une fourchette entourée d’un caramel grenade , prends un peu de boulou, tiens mange un « sboo » bachkoutou, ils sont très bons cette année, comme si c’était une récolte. Et, ne pars pas tu vas gôuter la minina elle finit de cuire, mais en attendant je t’apporte les fèves au cumin et les artichauts bouillis. Etc… »,

La voix de maman tinte dans mes oreilles »yaiche benti va chercher une serviette pour ton oncle »…

Où sont ces jours de fête, toutes ces journées magnifiques ,ces joies, ces bonheurs paisibles, simples, ces échanges affectueux, que sont devenus toutes nos valeurs ??

Là , les jours s’écoulaient tranquillement, sans remous, toujours dans l’attente d’une autre occasion de fête : religion, naissance, bar mitzva, réussite en sixième, première dent de bébé, réussite au certificat d’études primaires au brevet élémentaire, premiers pas d’un enfant, baptême, circoncision, fiançailles, premier poste TSF transistor, retour de voyage d’un membre, bonne nouvelle etc….

A présent les temps ont changé et l’on ne savoure plus comme dans le temps le plaisir de ces petites joies simples mais oh combien récurrentes.

HAG SAMEAH LE KOULAM
Bonne fête de souccot.

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