mercredi 24 novembre 2010

A ma Mère tendrement




Petite maman
Durant toute ta vie, tu t'es battue face à l'injustice

Tu as toujours tendu la main, connu les sacrifices

Secouru les opprimés, les démunis, à tour de bras
Tu as mené un combat de front avec comme seul allié : papa
Face aux délateurs, aux rumeurs, aux ingrats

Jaloux, aigris, frustrés, sans foi ni loi

De quoi écrire un livre, Les pages seraient les années,
Pendant lesquelles tu as lutté, travaillé pour élever

Eduquer , instruire, mes quatre frères et moi-même

Malgré les vicissitudes et les années de gène

Tu nous as appris la vie, nous as montré le bonheur,
D’être unis en famille, à vaincre nos peurs,

A expliquer nos erreurs, à répondre à nos questions

Parfois difficiles à résoudre, ou simples souvent

Perle précieuse ,tu nous as inculqués les traditions

Les coutumes, l’héritage culturel et cultuel des parents,

Des ancêtres, de la patrie et des civilisations

Chacune de nos actions vient des valeurs ancrées

Que tu as voulu avec force nous léguer

Tu avais sûrement pour nous des ambitions,

Tu as eu , bien sur, quelques frustrations

Des déceptions, Des moments de désespoir

Courageuse, tu as dépassé avec espoir

les rêves que tu n’as pu réaliser , Pour nous tu vivais, tu gardais le meilleur

Rien n’apparaissait, tu veillais sans cesse et sans peur

A protéger ta couvée, tes enfants chéris

Tes trésors, ton plus beau cadeau de la vie.

Sans jamais rien attendre en retour

Juste un bisou, un peu d’amour

Jamais tu ne t’es assise à la terrasse d’un café

Dans un jardin, Jamais au cinéma tu es allée

Casanière, en cuisine tu passais des heures

Préparant, concoctant pour notre bonheur

Recettes, délicieuses odeurs

Bons petits plats, confitures et gâteaux

Jamais voyagé, jamais conduit d’auto

Pas de théâtre, à peine la télévision

Aller chez la couturière, de temps en temps

Au hammam bain maure tous les vendredis

Seuls moments accordés, de répit



Tu as versé des larmes, eu des douleurs,

Mes frères ont décidé d’aller vivre ailleurs

Partir vers des cieux plus cléments

Que le pays de leurs racines, celui que tu aimes tant

Les fêtes passées seule avec les voisins et papa,

Les amis de la famille à tous les repas ,

La porte de la maison toujours ouverte

Au quotidien dans ma mémoire défilent encore,

Les images de toi maman assise dans ce corridor

Sur ta chaise longue, belle, majestueuse

Guettant patiemment, une visite, le facteur,

Une lettre, des nouvelles …

Mes sentiments pour toi, sont forts, intenses
Mais les aiguilles du temps tournent à contresens
J’entends encore et toujours ta voix

Rassurante et douce à la fois

Je pense à toi à chaque geste de ma vie

« Iyaeche benti, ieslah rayek yè oueldi »



Depuis que tu as tiré ta révérence

Je vis avec la peine de ton absence

Je promène mon chagrin, mon tourment

Mais tu vis en moi ,à tout instant

Dans ta nouvelle demeure, choisie au moment dernier

A Jérusalem, en territoires occupés

Tu dors, face au Kotel, et de la Mosquée d’El Aksa

Tout près de ta maman, tes frères, là bas

Derrière l’Eglise orthodoxe, à l’ombre du clocher

La haut, sur le Mont des Oliviers

Bercée par notre amour et de nos baisers par milliers

Repose, enfin en paix.



Maman, blottie dans mon coeur fidèle,

Au creux de mon épaule sommeille
Ta voix qui chuchote au creux de mes larmes

Pour me redire, ne baisse jamais les armes

Profite de la vie, de toutes les joies

Sois heureuse à tous moments, ne te prive pas

De tes frères sois proche et veille sur eux tout bas

Protège la famille , aimez vous, mais n’oublie pas

Que chaque médisant récolte ce qu’il a semé

La plus grande richesse, c’est la santé

« yè saydek yè foyil el khir »

Ton ange gardien veille sur toi et ton avenir luit

Tu brilleras là où tu iras »yostrok ou iyallik ».

Tu personnifiais les couleurs de la vie,

La couleur rouge que tu privilégies

Tes yeux émeraude,, tes cheveux noir jais

Ta peau burinée par le soleil, ton rouge baiser

L’odeur du « pkhour »,au flux des émotions

Me hante comme ton parfum sucré suavement

J'ai posé sur ta tombe, mon coeur en lambeaux

un baiser et la promesse de ne jamais pardonner

à quiconque, vivante ou disparue , t’aurait offensée

Chaque soleil, chaque ombre évoquent en moi

Ce serment et la lumière qui luit parfois

Pour me rappeler que de là haut tu entends

Nos prières, notre désarroi, et les supplications

Que nous t’adressons pour la guérison

De certains d’entre nous , promptement.

j'ai écrit ces quelques mots pour celle qui est ma force,

Ma maman , ma raison d’être, ce que je suis

Qui a été un modèle pour moi de courage, d’amour, de patience,

D’écoute, d’attention, de douceur, d’humilité, de persévérance…

De prodigalité, de générosité, de simplicité
Je t’aime infiniment fort… et je te dis Maman un grand Merci

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Tata Ichtir,
Je voulais simplement vous présenter mes condoléances pour votre mère, "barka fik".
Votre message est des plus sincères et probablement le plus beau texte que j'ai jamais lu d'une fille qui honore sa mère.
Je ne suis qu'une simple lectrice de votre blog car je suis parfois à la recherche de recette de cuisine judéo-tunisienne pour apprendre et faire plaisir à mon mari (je suis aussi tunisienne comme lui mais de confession différente...).

Je souhaite une bonne continuation à votre blog, et une longue et heureuse vie à vous et à votre famille!

Et une très bonne Fête de Hanouka, "Hag Hanouka Saméah"

Anonyme a dit…

chere soeur ichtir allah yarhamha et que le bon dieu isabrik , bakitini ma chere soeur meme que je suis adult mes l amour pour la mere na pa de frontiere, que le bon dieu la metre au paradie , ces mot que vous avez ecrire sur ta mere c et comme de l or .
bonne soiree chere soeur et rabi ikhalik l aouladik et ta famille.
pmarcel60@hotmail.com

Anonyme a dit…

Votre message est semblable à mes pensées vers ma mère qui repose également à Jérusalem face au mont des oliviers. Je ressens ce que vous ressentez et mes larmes sont aussi chaudes que les vôtres , qu elles reposent en paix ainsi ceux qu ils l accompagnent dans l attente de Machiah