Petite maman
Durant toute ta vie, tu t'es battue face à l'injustice
Tu as toujours tendu la main, connu les sacrifices
Secouru les opprimés, les démunis, à tour de bras
Tu as mené un combat de front avec comme seul allié : papa
Face aux délateurs, aux rumeurs, aux ingrats
Jaloux, aigris, frustrés, sans foi ni loi
De quoi écrire un livre, Les pages seraient les années,
Pendant lesquelles tu as lutté, travaillé pour élever
Eduquer , instruire, mes quatre frères et moi-même
Malgré les vicissitudes et les années de gène
Tu nous as appris la vie, nous as montré le bonheur,
D’être unis en famille, à vaincre nos peurs,
A expliquer nos erreurs, à répondre à nos questions
Parfois difficiles à résoudre, ou simples souvent
Perle précieuse ,tu nous as inculqués les traditions
Les coutumes, l’héritage culturel et cultuel des parents,
Des ancêtres, de la patrie et des civilisations
Chacune de nos actions vient des valeurs ancrées
Que tu as voulu avec force nous léguer
Tu avais sûrement pour nous des ambitions,
Tu as eu , bien sur, quelques frustrations
Des déceptions, Des moments de désespoir
Courageuse, tu as dépassé avec espoir
les rêves que tu n’as pu réaliser , Pour nous tu vivais, tu gardais le meilleur
Rien n’apparaissait, tu veillais sans cesse et sans peur
A protéger ta couvée, tes enfants chéris
Tes trésors, ton plus beau cadeau de la vie.
Sans jamais rien attendre en retour
Juste un bisou, un peu d’amour
Jamais tu ne t’es assise à la terrasse d’un café
Dans un jardin, Jamais au cinéma tu es allée
Casanière, en cuisine tu passais des heures
Préparant, concoctant pour notre bonheur
Recettes, délicieuses odeurs
Bons petits plats, confitures et gâteaux
Jamais voyagé, jamais conduit d’auto
Pas de théâtre, à peine la télévision
Aller chez la couturière, de temps en temps
Au hammam bain maure tous les vendredis
Seuls moments accordés, de répit
Tu as versé des larmes, eu des douleurs,
Mes frères ont décidé d’aller vivre ailleurs
Partir vers des cieux plus cléments
Que le pays de leurs racines, celui que tu aimes tant
Les fêtes passées seule avec les voisins et papa,
Les amis de la famille à tous les repas ,
La porte de la maison toujours ouverte
Au quotidien dans ma mémoire défilent encore,
Les images de toi maman assise dans ce corridor
Sur ta chaise longue, belle, majestueuse
Guettant patiemment, une visite, le facteur,
Une lettre, des nouvelles …
Mes sentiments pour toi, sont forts, intenses Mais les aiguilles du temps tournent à contresens J’entends encore et toujours ta voix Rassurante et douce à la fois Je pense à toi à chaque geste de ma vie « Iyaeche benti, ieslah rayek yè oueldi »
Depuis que tu as tiré ta révérence Je vis avec la peine de ton absence Je promène mon chagrin, mon tourment Mais tu vis en moi ,à tout instant Dans ta nouvelle demeure, choisie au moment dernier A Jérusalem, en territoires occupés Tu dors, face au Kotel, et de la Mosquée d’El Aksa Tout près de ta maman, tes frères, là bas Derrière l’Eglise orthodoxe, à l’ombre du clocher La haut, sur le Mont des Oliviers Bercée par notre amour et de nos baisers par milliers Repose, enfin en paix.
Maman, blottie dans mon coeur fidèle, Au creux de mon épaule sommeille Ta voix qui chuchote au creux de mes larmes Pour me redire, ne baisse jamais les armes Profite de la vie, de toutes les joies Sois heureuse à tous moments, ne te prive pas De tes frères sois proche et veille sur eux tout bas Protège la famille , aimez vous, mais n’oublie pas Que chaque médisant récolte ce qu’il a semé La plus grande richesse, c’est la santé « yè saydek yè foyil el khir » Ton ange gardien veille sur toi et ton avenir luit Tu brilleras là où tu iras »yostrok ou iyallik ». Tu personnifiais les couleurs de la vie, La couleur rouge que tu privilégies Tes yeux émeraude,, tes cheveux noir jais Ta peau burinée par le soleil, ton rouge baiser L’odeur du « pkhour »,au flux des émotions Me hante comme ton parfum sucré suavement J'ai posé sur ta tombe, mon coeur en lambeaux un baiser et la promesse de ne jamais pardonner à quiconque, vivante ou disparue , t’aurait offensée Chaque soleil, chaque ombre évoquent en moi Ce serment et la lumière qui luit parfois Pour me rappeler que de là haut tu entends Nos prières, notre désarroi, et les supplications Que nous t’adressons pour la guérison De certains d’entre nous , promptement. j'ai écrit ces quelques mots pour celle qui est ma force, Ma maman , ma raison d’être, ce que je suis Qui a été un modèle pour moi de courage, d’amour, de patience, D’écoute, d’attention, de douceur, d’humilité, de persévérance… De prodigalité, de générosité, de simplicité Je t’aime infiniment fort… et je te dis Maman un grand Merci .
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