L'interprétation de cette fête signifie le symbole de la liberté. Certains érudits talmudiques disent qu'Abraham souhaita la bienvenue aux trois anges au seuil de sa tente, c'était à Pâque. Et lorsqu'il demanda à Saraï de prendre trois mesure de fleur de farine , de les pétrir et de faire des gâteaux, elle fit trois matsots. En commémoration de cet évènement, trois matsots sont placés sur la table du sedder.
En Tunisie, la tradition veut que l'on mange l'agneau pascal et que l'on fasse le ménage de printemps en nettoyant la maison pour détruire toute trace de miettes ou de pain.La maison était blanchie à la chaux, les récipients en métal étamés. Le chef de famille ou le "chohet"homme ayant eu l'autorisation après examen de la "chmikha", tuait l'agneau selon les rites, le chef de famille trempait sa main dans le sang et posait celle ci sur le mur de l'entrée ,pour éloigner le mauvais oeil par les cinq doigts et pour rappeler la sortie d'égypte.
Ensuite la veille de la fête, on procède à la "bdikat hamets", la recherche du hamets, en tunisie, le père prenait une boite de conserve ou une vieille casserole, une bougie, , après avoir réparti, dix morceaux de pains (petits) dans du papier journal (en faisant un petit kortass, ) il doit les poser dans chaque pièce de la maison . Le lendemain matin à la lueur de la bougie, il doit les retrouver, et à l'aide d'un couteau, il gratte l'endroit où ils étaient posés pour les transposer dans la boite, ensuite, on met dehors la boite contenant les morceaux de pain et l'on brule le tout.
le soir du Sedder toute la famille est réunie autour de la table ou une chaise supplémentaire reste vide, on la garde pour celui qui vient à l'improviste ou qui est déshérité. Sur la table uniquement les verres à vin, les "haggaddotes" devant chaque convive, devant le chef de famille le verre du "kiddouch". le panier en osier garni d'un napperon brodé . On a pour coutume aussi le soir de pâque de laisser un verrespécial que l'on appelle "la coupe d'Elie", "coss Eliyaou", en espérant que ce grand prophète , qui est monté au ciel , n'est pas mort, son retour est attendu par les générations de juifs, on laisse aussi la porte d'entrée de la maison ouverte dans le cas où il entrerait., toute cette symbolique pour exprimer au prophète Elie la bienvenue.
Un vase et un grande coupelle pour la lecture des dix plaies. A côté de la table un broc pour les hommes ,l 'une des femmes tend le broc et une coupelle pour qu'ils se lavent les mains.
Jadis, on ne se mettait pas à table mais on s'allongeait presque sur des matelas à même le sol, ou des coussins, la coutume voulait que l'on boive penchés sur le côté.
La fête commence par une réunion familiale, le séder au cours duquel on raconte la sortie d'égypte et on lit "la haggada". Le "plateau du sedder" trône au milieu de la table. En tunisie c'est un "krestnou" panier qui est rempli des éléments de la fête : les trois matsots, l'os de mouton "zeroua"(épaule d'agneau), un oeuf dur "beytsa", herbes amères ou "maror" (céleri et romaine), "l'atseret, verdure , persil ou cerfeuil, le "karpass" céleri, cerfeuil ou radis, , eau salée ou vinaigre dans coupelle on y trempe le karpass, le "harossot" purée de fruits divers et épices, (dattes noix ..; . Cette corbeille en osier est passée par la maîtresse de maison et particulièrement par les jeunes filles en Tunisie et au dessus de toutes les têtes pendant que l'on récite la prière de "yetmol" "nous étions esclaves, nous sommes libres à présent".
La cérémonie du sedder est pleine de symboles et de gestes inhabituels. Petits et grands participent. Le repas n'est pas servi avant la fin des prières.Tous participent et prient selon les rites.La cérémonie se termine par des chants populaires comme"had gady'a ". La haggada est lue en général par le chef de famille ou par le plus érudit en la matière, les convives suivent. Le repas somptueux est servi tard dans la soirée après tous les rituels.
En tunisie, on avait pour habitude aussi de dépouiller l'os(épaule d'agneau) de sa chair et le garder comme porte bonheur, on le prenait alors de situations difficiles, examens etc..
A Djerba la coutume veut que l'on rajoute dans le panier une tête d'ail à 7 gousses et une cosse de fêve fraîche à 7 fèves., qui seront ensuite suspendus dans la cuisine après la fête. Les autres tunisiens gardent une galette dans la cuisine jusqu'à l'année suivante.
Le deuxième soir du sedder ressemble au premier à la différence que la haggada est traduite dans la langue du pays d'accueil (français) et que les prières sont moins longues.
Le huitième jour de pessah , dès qu'apparaissent les trois premières étoiles dans le ciel ,la fin de la fête est annoncée. c'est un moment joyeux et chaque communauté le célèbre selon ses traditions. Les juifs du maroc organisent une grande fête"la mimouna" qui commence à rentrer dans les traditions de tous les originaires du maghreb. En tunisie, le père de famille, décorait la maison de feuilles de salade romaine, sur les meubles ,les tableaux les lustres, dans chaque pièce en récitant en arabe"khadarné el dar oué el am ikoun akhdar", nous avons décoré la maison de vert, l'année sera verte.
Et la tradition tunisienne demeure celle des casse croutes tunisiens, sandwichs de pain italien(khobz arbi) avec thon, harissa, olives, salade de crudités..que l'on achète à la bousculade même de nos jours en France, On mange aussi les pois chiche , car les juifs tunisiens pensaient que le mot "hamets" venait de homs ,alors on ne consommait pas de pois chiche durant la pâque et tous nos amis et voisins musulmans nous ramenaient le 8ème jour du pain italien, des pois chiche et de la zlabia (faite spécialement ce jour là) et nous, on distribuait à tous des galettes d'où le nom 'aid el ftira".
Bonne fête à tous. Pessah Sameah.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire